Voyage Tadjikistan
À cheval entre l’Asie centrale et la Chine, en très grande partie couvert de montagnes dont la moitié dépasse les 3 000 mètres, le Tadjikistan, la plus petite et la plus pauvre des anciennes Républiques socialistes soviétiques d’Asie centrale, fait depuis quelques années une percée timide dans le monde du tourisme.
Longtemps handicapé par la guerre civile qui a embrasé son territoire et la guerre qui a fait rage dans l’Afghanistan voisin, il est aujourd’hui un nouveau champ de découvertes pour les amateurs de paysages vierges, de treks inédits, ou de longues virées à vélo.
Le Tadjikistan offre deux visages. Dans sa partie ouest, on est tout proche de l’Ouzbékistan : le pays se révèle accessible et facile entre Douchanbé, les monts Fan et le couloir de Khodjent. Là, vous irez dans les moyennes montagnes, randonner autour des lacs d’altitude ou déambuler dans les ruines des bazars de Pendjikent, la « Pompéi d’Asie centrale ».
L’est du Tadjikistan est plus sauvage : la splendide route M41, l’ancienne route de la soie, plus connue sous le nom de « route du Pamir », attire tous les amateurs d’espaces infinis, de nature éblouissante et de performances solitaires.
Isolement est le maître mot de cette destination. Les villages, nichés au fond des vallées à l’ombre des hautes cimes du Pamir, restent souvent coupés du monde 10 mois de l’année. Ils voient avec bonheur arriver les voyageurs aux premiers jours du printemps.
Dans cette partie du pays, quoi que vous fassiez, vous serez toujours loin des sentiers battus. Un peu comme partout ailleurs, au fond, dans cette terre de découverte et d’authenticité.
– Nom officiel du pays : République du Tadjikistan.
– Superficie : 143 100 km².
– Population : 8 331 000 habitants (estimation 2016).
– Capitale : Douchanbé.
– Régime : présidentiel.
– Président de la République : Emonalii Rahmon (depuis 1994).
– Monnaie : le somoni tadjik, adopté en 2000 en remplacement du rouble tadjik.
– Taux de croissance : 7 % en 2017.
– Taux d’inflation : 7 % en 2017 (chiffre officiel).
– Taux de chômage : 2 % en 2018 (chiffre officiel).
– Salaire moyen : 110 $ par mois.
Artisanat
L’artisanat tadjike n’est pas spécialement développé. Au fil des décennies, les savoir-faire se sont perdus au gré de guerres civiles et des départs des hommes pour travailler en Russie. L’artisanat actuellement se divise en deux branches : d’une part les babioles pour touristes, essentiellement des chapeaux, des figurines en feutre et des vêtements traditionnels ; d’autre part l’artisanat véritable, avec des techniques retrouvées par des artisans sur leur seule initiative personnelle et qui ne vendent leur production qu’à l’échelle de leur atelier.
Sur les bazars, vous pourrez ainsi essayer de trouver des paniers tressés (sabad) utilisés pour transporter le pain ou bien des instruments de musique traditionnelle comme les tambourins (doira) ou les guitares à six cordes (rubad).
Dans l’ouest du pays et en vallée de Ferghana, la diversité de l’artisanat est plus grande mais relève plus des ouzbeks que des tadjiks : panneaux de soie brodés (suzanis), figurines de terre cuite, soie, miniatures…
Médias et liberté de la presse
Classé 150e sur 180 pays par Reporters sans Frontières, le Tadjikistan est un pays où les chaînes de télévision, les radios et la presse sont très étroitement surveillées par le pouvoir. Vous ne trouverez rien de passionnant sur les télévisions locales ou dans les journaux. La seule chaîne de télé ne relevant pas de l’État ne diffuse que des informations sportives…
Géographie
Le Tadjikistan est un pays de haute montagne, totalement enclavé entre la Chine à l’est et le reste de l’Asie centrale à l’ouest. La plus petite des ex Républiques socialistes soviétiques d’Asie centrale se situe pour plus de la moitié de son territoire au-delà des 3 000 mètres, élément à prendre en compte si vous craignez de souffrir du mal des montagnes.
Climat, saisons et météo
Le Tadjikistan jouit d’un climat rude, à la fois continental et montagneux. Autant dire que les écarts de température y sont extrêmement importants d’une saison à l’autre et même à l’échelle d’une seule journée.
L’hiver est très froid et le vent souffle quasi en continu dans les montagnes. Les conditions météo et l’enneigement des routes rendent tout voyage quasi impossible à cette période de l’année.
En été, les montagnes évitent aux températures de monter trop haut et les nuits peuvent encore être glaciales. En revanche, dans le nord du pays, en vallée de Ferghana, la chaleur peut être étouffante.
Quand partir au Tadjikistan ?
Pour des raisons pratiques, l’été demeure la meilleure saison si vous souhaitez découvrir la route des Pamir dans de bonnes conditions et envisager des treks en montagne. Le printemps et l’automne sont de belles périodes pour découvrir le reste du pays, dans le Ferghana et autour de Douchanbé.
L’ismaélisme
C’est l’une des particularités du Tadjikistan que d’avoir conservé une forte proportion d’ismaéliens au cœur de sa population musulmane. Les musulmans tadjiks sont majoritairement sunnites mais 5 % d’entre eux, chiites, se déclarent sous l’autorité de l’Aga Khan IV, 49e imam, et vivent principalement dans le Haut Badakhchan.
L’isolement de cette région est certainement la raison première de la longévité de cette communauté qui continue à dépendre largement des dons de l’Aga Khan, qui réside à Paris mais poursuit la politique d’aide aux communautés ismaéliennes initiée par ses aïeux.
La place des femmes
Nulle part ailleurs en Asie centrale la situation n’est aussi difficile que pour les femmes du Tadjikistan. Principal problème : elles sont beaucoup plus nombreuses que les hommes. La guerre civile a laissé près de 50 000 veuves, et la pauvreté a poussé de nombreux pères, maris et fils vers la Russie pour trouver du travail. De sorte que, aujourd’hui, le Tadjikistan compte quatre femmes pour un homme.
La polygamie, officiellement interdite pendant la période soviétique est donc revenue en force depuis l’indépendance. Les femmes sont d’autant plus vulnérables que, si elles refusent de se marier, elles se retrouvent seules, en état de précarité et en devant affronter le plus souvent des conditions de vie en montagne extrêmement difficiles.
Habitat : des maisons très symboliques
Dans les villages du Pamir, les maisons traditionnelles, ou chid, se composent d’une petite cour carrée et le toit de bois est soutenu par cinq piliers.
Le toit est percé d’une ouverture qui, comme dans les yourtes, permet d’éclairer et aérer la maison. Sur trois côtés de la pièce, ceux où ne se trouve pas la porte d’entrée, de larges bancs de bois permettent de s’asseoir, manger et disposer des matelas pour dormir.
Chez les ismaéliens, les cinq poutres symbolisent le prophète, son gendre Ali, sa femme Fatima et les deux jumeaux Hassan et Hussein. Il y a ensuite autant de poutres secondaires qu’il y a eu d’imams dans l’histoire, ce qui permet de dater aisément les maisons bâties dans ce style traditionnel.
De nombreux autres symboles liés au chamanisme ou au zoroastrisme peuvent également être décryptés dans les dispositions et les motifs décoratifs.
Navruz
Navruz ou Nevruz, le retour du printemps, est célébré dans toute l’Asie centrale comme le nouvel an chez nous. C’est l’occasion pour les familles de se réunir, de faire la fête, de cuisiner les grands plats nationaux…
Navruz donne lieu chaque année à de nombreuses célébrations au cours desquels il n’est pas rare de pouvoir assister à des jeux équestres, programmés ou improvisés. La date officielle est le 21 mars, mais en réalité, les festivités courent au moins jusqu’en avril.
Bus
Ils se limitent à l’ouest et au nord du pays mais sont époumonés et souvent incapable de venir à bout d’un trajet si plat soit-il. Les routes de montagnes sont évidemment interdites aux bus.
Marchroutkas et minibus
Ils desservent les villes situées le long des routes principales. Mais les fréquences et horaires de passage sont souvent très aléatoires et leur circulation est interrompue fréquemment en fonction de la météo. À privilégier uniquement si vous n’êtes pas pressé.
Taxis partagés et 4×4
La seule manière sûre de relier deux étapes au Tadjikistan. Le hic : ça coûte cher, surtout si vous ne trouvez personne pour partager le véhicule. En général on passe plus de temps à trouver des compagnons de voyage qu’un 4×4. Rendez-vous auprès des principaux hôtels ou guesthouses du village où vous vous trouvez pour tâcher de passer une annonce ou de compléter l’équipage un véhicule.
Auto-stop
Les véhicules particuliers étant rares, ou bien remplis de passagers, il faudra vous armer de patience si vous optez pour ce moyen de transport. Assurez-vous toujours de la gratuité ou non du trajet auprès du chauffeur pour éviter tout quiproquo.
Transports urbains
À Douchanbé, les minibus assurent l’essentiel du trafic. La ville étant de dimensions réduites, vous n’aurez pas forcément à faire appel aux transports en commun mais si c’était le cas, demandez à votre hôtel ou guesthouse les numéros de minibus utiles. Sans cela, impossible de s’y retrouver.
Les voitures particulières font évidemment office de taxi et il suffit de lever le bras pour en arrêter une. Négociez le tarif avant d’embarquer et indiquez votre destination en fonction des grands axes ou monuments uniquement : les conducteurs connaissent rarement le nom des rues ou petits hôtels.
Hôtels privés
L’offre hôtelière au Tadjikistan est limitée et les prestations sont d’un niveau bien inférieur au reste de l’Asie centrale. Hors de Douchanbé, les véritables hôtels deviennent une denrée rare, et il faudra immanquablement vous rabattre sur les chambres chez l’habitant.
Logement chez l’habitant
Dans le pays, ce sera votre principal mode d’hébergement, même s’il subsiste quelques hôtels de-ci de-là. Dans le Pamir, les habitants sont habitués de longue date à recevoir des étrangers et affichent en règle générale des tarifs incluant la nuitée, le petit déjeuner et le repas du soir. N’hésitez pas à visiter les chambres ou dortoir avant de faire votre choix, et jetez un œil aux équipements éventuels de la maison. Des panneaux solaires sur le toit sont un bon signe pour la douche chaude du soir…
Camping
Il n’y a pas de campings aménagés au Tadjikistan, mais rien ne vous empêche de planter votre tente si vous avez pris la précaution de demander l’autorisation des voisins ou propriétaires éventuels. Évitez les zones frontalières et éloignez-vous des routes.
Santé
Vaccins et mesures de prévention
Aucun vaccin n’est obligatoire pour voyager au Tadjikistan. Mais les conditions sanitaires et d’hygiène étant loin d’être optimale, mieux vaut être à jour de vos vaccins et rappels DTCP et ROR, et éventuellement typhoïde et hépatites A et B. Un vaccin contre la rage est recommandé si vous prévoyez de randonner hors des sentiers battus (au Tadjikistan, on est très vite hors des sentiers battus). Et il est toujours bon de rappeler que le vaccin contre la rage ne vous immunise pas contre la maladie mais vous donne le temps (une semaine) de vous faire soigner.
L’encéphalite à tiques est présente dans les régions frontalières avec la Chine. Si vous prévoyez de vous y rendre au printemps et à l’automne, mieux vaut vous faire vacciner.
Le paludisme est encore présent dans les régions de Gorno-Badakhshan, Khatlon, Douchanbé et Khodjent, en particulier de juin à octobre. Prévoyez un traitement antipaludique si vous pensez y séjourner de manière prolongée.
Emmenez, quoi qu’il en soit, un bon répulsif ou une moustiquaire de voyage pour dormir plus sereinement. Dans les semaines suivant votre voyage, n’hésitez pas à consulter rapidement un médecin en cas de poussée de fièvre.
Précautions sur place
Prenez garde à l’altitude. Au-delà de 3 000 mètres, des symptômes comme l’essoufflement, les migraines, les pertes d’équilibre ou les nausées sont les signes avant-coureurs du mal des montagnes. Hydratez-vous beaucoup et n’hésitez pas à faire des pauses pour laisser votre corps s’acclimater ou même à redescendre si nécessaire.
L’eau du robinet n’est pas potable. Évitez d’en consommer, même dans les hôtels de Douchanbé.
Prévoyez un traitement anti-diarrhéique si vous envisagez de manger chez l’habitant ou dans les gargotes sur la route. La turista n’évite aucun voyageur au Tadjikistan… Évitez les crudités et préférez la viande cuite. Les conditions d’hygiène dans les restaurants des grandes villes ne sont pas toujours excellentes.
Malgré l’absence de chiffres officiels, le sida frappe très durement en Asie ventrale. Quel que soit le type de relation que vous pratiquiez au Tadjikistan, pensez à vous protéger !
Hôpitaux
Mise à part la clinique internationale de Douchanbé, vous ne trouverez que peu d’établissements aux standards internationaux dans le pays, ou même un médecin parlant anglais. Même les pharmacies sont rares dès que vous vous éloignez des routes principales.
Tenez compte de ce déficit en équipements et personnels et prévoyez une trousse à pharmacie complète pour faire face aux imprévus en fonction des activités que vous planifiez.
Pour une meilleure tranquillité d’esprit, pensez à souscrire une assurance rapatriement avant votre voyage.
Sécurité
Régions déconseillées
Le ministère des Affaires étrangères déconseille formellement de circuler dans les zones frontalières avec l’Ouzbékistan et l’Afghanistan.
Sécurité : règles de base
Même si le tourisme, essentiellement individuel et sportif, se développe ces dernières années dans le Pamir, le Tadjikistan demeure une zone à risques à bien des égards et aucun voyage ne saurait y être entrepris sans un minimum de précautions.
Tenez-vous en permanence informé de la situation géopolitique régionale. La situation en Afghanistan et les incursions aux frontières des talibans ou du Mouvement Islamiste Ouzbek, peu actif mais qui a juré allégeance à Daesh rendent la région particulièrement tendue, même si les frontières sont surveillées en permanence par les militaires. Le Tadjikistan est une zone d’intenses trafics en tous genres. Évitez de vous y trouver mêlé d’une manière ou d’une autre.
Même si la petite criminalité demeure faible, les touristes, avec leurs appareils photos, vélos ou matériel de randonnée hors de prix sont des cibles toutes trouvées pour les délinquants les plus audacieux. Pas trop d’ostentation donc.
Signalez vos déplacements et dates de voyage à l’ambassade de France ou sur le site dédié aux voyageurs (Ariane).
+998 90 603-24-24
info@tourasiacentrale.com
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